L'activité agricole, à cet endroit de la commune de Liffré, était, à l'origine liée à l'existence du moulin à eau.

Les frères Pierre et Jean GUERET, l'un meunier, l'autre maçon, ont marqué les débuts de l'histoire de ce lieu, en lui donnant vie.

Je vais reconstituer cette période, en puisant dans les dossiers des Archives Départementales d'Ille-et-Vilaine.

Replongeons-nous dans la fin du 18ème siècle. Notre secteur a sans doute connu une nuit agitée.

Plus précisément, le 7 mai 1794.

"Le combat de Liffré se déroula lors de la chouannerie. Après avoir effectué une expédition jusqu'au limites du Morbihan, les Chouans du pays de Vitré décident de regagner leurs foyers. Mais sur le chemin du retour, ils sont rattrapés en mis en fuite par les troupes républicaines, près de Liffré.

Le lieu de la rencontre serait "Les Métairies de Sérigné". Ils seraient donc passés chez nous.

Wikipédia:

Les Chouans du pays de Vitré, qui forment le gros de la troupe, se rendent compte que Puisaye les a trompés, et qu'il ne dispose d'aucun des renforts promis. Ils décident retourner dans leur pays, cependant ils ne peuvent revenir sur leurs pas et menés par Dupérat, ils contournent Rennes par le Nord, franchissent la rivière à Saint-Germain-sur-Ille, jusqu'à cette commune ils traversaient des territoires où la population leur était acquise et les ravitaillaient, mais à présent ils entrent dans des pays d'opinion républicaine. Le tocsin retentit dans les bourgs alentours. Les paysans se rassemblent et se réunissent aux soldats cantonnés dans les environs, tandis qu'une colonne sort de Rennes.

Épuisés, les Chouans et les Vendéens sont rattrapés par les Républicains, commandés par Hoche, le 7 mai à trois heures du matin. Les Chouans ne sont pas en mesure de résister, l'arrière-garde tente de couvrir le gros de la troupe ... Selon Pontbriand, Puisaye disparaît dès les débuts des combats. La plupart des Royalistes parviennent à s'enfuir au bois de Sévailles, d'où ils partent trouver refuge dans les pays de Fougères et Vitré.

 

 

 

 

Pour se faire une idée du paysage de l'époque, voyons les premiers plans. Le cadastre Napoléon, ou Cassini de 1827.

On reconnaît l'étang, dont les limites ont évolué. La zone de la digue, en terre, mais sans aucune voie de circulation dessus. Un chemin rejoignait le hameau du Penloup, un autre descendait de la route de La Bouexière, pour desservir les champs. Aucune trace de bâtiments dans la zone de la ferme. Le moulin à eau apparaît déjà son emplacement actuel, avec sa grange. Pas de chemin pour relier Le Moulin de Liffré et La Pagerie plus au nord. Il faudra attendre, je crois, les années 1920 ou 1930 au moins. 

Alors qu'en 1819, on le verra plus tard, une activité quasi industrielle existait sur le village de La Pagerie.

Historique retrouvé aux Archives Départementales :

Le 12 octobre 1813, François Maréchal et son épouse Gilette Anger vendent le moulin et quelques terres à Guillaume Guéret et son épouse Marie Galesne.

Les enfants de ces derniers ( Pierre et Jean Guéret, et les frères et sœur Tarabeux, enfants de Joseph Tarabeux) se partageront les biens, en 1837.

Jean Guéret sera le meunier.

Son frère Pierre Guéret, marié à Françoise Levrel, maçon et agriculteur, construira en pierre, le moulin actuel et les premiers bâtiments de la ferme.

Après leur décès, en 1892 et 1893, leur fille Hermance épouse de Mr. Boscher économe des Hospices de Vitré, vendra, en 1901, la ferme et les terres de l'exploitation agricole, à M. Louis Rouzel, marié deux fois....

C'est le second fils, Pierre Rouzel, que bon nombre de Liffréens ont connu, qui en sera propriétaire jusqu'aux années 1970 ou 1980.

 

Que de noms, de familles anciennes de Liffré, se retrouvent au cours de ces successions.